Le pouvoir thérapeutique de l’écriture est incontestable pour les amoureux des mots. Au commencement était le Verbe. La musique divine qui fait vibrer la matière. Les mots créent notre réalité, nourrissent nos émotions et guident notre imagination. Lorsque nous utilisons la parole sans conscience, nous restons prisonniers d’une perception myope de la vie. Une perception selon laquelle les événements extérieurs nous mènent où ils veulent, sans que nous ayons notre mot à dire sur notre destination.
L’ancien sort araméen « Abra Katabra » signifie « je crée par la parole». Il est très important de parler consciemment, de choisir chaque mot de manière à nourrir la musicalité de votre existence, à la faire vibrer pour qu’elle s’élève vers un autre univers plus lumineux et plus magique. Aider le moi à s’échapper de l’illusion de l’impuissance, de l’insuffisance, de la vieillesse et de la mort pour s’élever dans une dimension de co-création avec le divin.
Les mots ont une poésie incroyable, une musique unique qui compose la chanson de notre vie. Savons-nous quelle chanson nous chantons ? Pleurons-nous les mêmes erreurs qui reviennent sans cesse dans notre vie ou les cauchemars que nous ne pouvons exorciser? Nourrissons-nous la douleur de la solitude à travers des pensées qui deviennent des sentiments, puis des mots ? Si tel est le cas, nous nous trouvons dans un pays stérile, dépourvu de poésie, une terre aride qui ne donnera jamais les fruits que nous désirons tant !
Si nous voulons apporter de la poésie dans notre vie, de la fertilité et de la guérison, nous devons embrasser l’artiste exilé qui est en nous et l’inviter à revenir à la maison pour créer. Donner-lui l’espace nécessaire pour créer son atelier lumineux, monter, peindre, tisser, chanter, danser. Non pas pour plaire aux autres et être accepté comme quelqu’un de spécial, afin de donner une fausse image de soi et d’être «reconnu» sur l’échelle sociale ! Non!
Au contraire, l’objectif est que l’homme exprime la totalité de son âme, sa capacité magique, celle qu’il a perdue avec son enfance, lorsqu’il a été contraint de devenir adulte, éduqué pour s’imposer dans un monde hostile et prédéterminé! Là où les mots viennent comme des «ordres», des «obligations» et des «devoirs». Là où la beauté humaine se dissout dans les ténèbres d’une ignorance fulgurante.
Ce n’est qu’en acceptant cette ignorance que tu peux avancer. Socrates l’a dit d’ailleurs : «Je sais que je ne sais rien ! » Toi, pourquoi t’efforces-tu en vain d’obtenir des réponses? Expliquer pourquoi la vie a été, est et sera si injuste avec toi, regretter de ne pas obtenir de réponses ou te mettre en colère parce que tu entends des mensonges.
C’est un piège de bavardage incessant avec l’environnement extérieur qui suscite des émotions inutiles et t’empêche d’entendre le vrai SON DE LA VIE ! LA CHANSON POÉTIQUE DE VOTRE EXISTENCE ! Celle qui est tissée avec le mythe et la magie de vos rêves! Ce qui ronge la prison du gardien du temps-Chronos pour révéler la lumière intemporelle d’une réalité ludique et lumineuse. Une poésie naïve qui constitue la quintessence d’une élégance quotidienne belle et lumineuse. Elle ressemble à un tableau qui équilibre les contrastes et les contient harmonieusement, comme la nuit et le jour s’alternent, traversant les saisons et le temps, laissant derrière eux l’aura nostalgique des expériences.
C’est la porte par laquelle l’artiste exilé se réinstalle, revendiquant sa place. Il entre de manière impressionnante comme un jongleur, un acrobate dans un spectacle magique, un lutin dans un conte oriental, qui joue avec les mots. Parfois, il les utilise pour nous faire rire, d’autres fois pour nous faire pleurer. L’objectif est toujours le même. Nous libérer de nos fardeaux. Car chaque mot fait vibrer dans notre corps une cascade d’hormones. Chaque mot a une couleur, une musique, un goût et une odeur. Chaque mot est unique car il porte en lui la graine de la magie, lorsqu’il émane de notre moi magicien, notre discours poétique éternellement fleuri!
L’artiste qui est en nous est le barde, le philosophe, le guérisseur, le prêtre qui nous inspire, nous protège, nous guide à travers la magie des mots, de l’imagination et des rêves. Il est le réalisateur, l’alchimiste qui transforme le métal vil en or. Le le filou mythologique qui, par ses provocations, nous incite à devenir de meilleures personnes, en laissant derrière nous tout ce qui est superflu et inutile. Le dieu espiègle qui nous inspire à entreprendre un nouveau voyage lumineux en créant une nouvelle histoire pour nous-mêmes à travers les mots!
AMBRA KATAMBRA!
Ouvrons donc la porte!